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Agressions sexuelles sur mineurs

380 cas rapportés en 2024, une vingtaine depuis janvier…

21 mai 2025, 13:00

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380 cas rapportés en 2024, une vingtaine depuis janvier…

380 cas d’agressions sexuelles sur mineurs (326 filles et 54 garçons de moins de 18 ans) ont été rapportés aux autorités en 2024 et plus d’une dizaine de cas rien que depuis janvier 2025.

Un énième cas d’agression sexuelle dont aurait été victime une enfant a été rapporté à la police le dimanche 18 mai. Dans une plainte déposée au poste de Baie-du-Tombeau, la mère d’une fillette de dix ans explique avoir reçu un appel de son enfant la veille, soit samedi, vers 18 heures, lui demandant de venir la récupérer du domicile de son père, chez qui la petite se rendait tous les week-ends depuis environ un an et demi en raison de la séparation de ses parents.

Selon la maman, lorsqu’elle a questionné sa fille qui se comportait de manière très étrange après l’avoir récupérée ce jourlà, celle-ci aurait fini par lui avouer qu’elle vivait des choses bizarres chez son père et qu’elle avait à plusieurs reprises retrouvé un liquide blanchâtre dans ses sous-vêtements à chaque fois qu’elle y passait la nuit. Plus encore, la mère précise que sa fille se plaignait de douleurs au bas-ventre depuis environ deux semaines et qu’elle l’avait conduite chez un médecin privé, qui lui avait prescrit des médicaments, supposant que les maux de la petite étaient probablement liés à une infection urinaire. Son monde s’est, toutefois, écroulé quand elle a entendu les récentes révélations de son enfant.

Face à la situation, la quadragénaire a décidé de s’en remettre aux autorités. Outre la police régulière, la Brigade pour la protection de la famille (BPF) a été alertée aussi bien que la Child Development Unit (CDU), tandis que la fillette a quant à elle été admise à l’hôpital comme le stipule le protocole. À ce stade, il nous revient qu’une enquête est en cours.

«Mo pou met mo bebet avek twa»

Il ne s’agit, hélas, pas d’un cas isolé. Depuis plusieurs mois, le nombre de cas d’agressions sexuelles dont sont victimes des mineurs à Maurice semble dépasser la mission de ceux qui se doivent d’œuvrer pour protéger nos enfants. Viols, incestes, grossesses précoces et non désirées, attouchements, agressions… Des pères qui abusent de leurs filles. Un beau-père qui se permet d’entretenir des relations sexuelles avec la fille mineure de sa conjointe et la sodomise, mais qui finit par être relâché sous caution. Un mari qui exploite et vend les multiples épouses avec qui il s’est marié au fil des années, dont une mineure, et les force à se prostituer avant de divorcer. Des écoliers qui commettent, sans aucune pudeur ni crainte, des attouchements sur leurs camarades durant les heures de classe… Nous sommes nombreux à nous demander ce qu’il se passe et comment arrêter tout cela bien que de multiples nouvelles lois soient en préparation.

Si d’anciens médecins légistes et autres professionnels estiment que l’on accorde trop de temps à la paperasse et aux protocoles désuets, l’on concède que la société va de plus en plus mal en raison de bien des facteurs et qu’il faudrait agir et vite car la situation est plus qu’alarmante.

Concernant l’agression impliquant deux enfants de Grade 2, qui s’est produite dans une école primaire à Rivière-des-Anguilles le lundi 12 mai, l’enquête suit son cours. La fillette-victime, apprenons-nous, a déjà bénéficié de l’assistance d’un psychologue et est suivie de près avec ses parents par la CDU de Souillac. Les officiers de la BPF se sont aussi déjà chargés de recueillir le témoignage de la jeune victime et ont rap- porté le cas à la police, le mercredi 14 mai.

Traumatisée, la fillette ne voulait plus se rendre à l’école après que son camarade de classe de sept ans lui a caressé le postérieur avant d’insérer son doigt, par-dessus ses sous-vêtements, dans ses parties intimes après la récréation, tout en lui lançant : «Mo pou met mo bebet avek twa.» Pourquoi, comment et qu’adviendra-t-il de l’autre enfant qui est lui accusé ? L’enquête suit toujours son cours, nous dit-on, comme à chaque fois car il s’agit de mineurs.

Du côté du ministère de l’Éducation, l’on précise qu’un inspecteur a été dépêché à l’école concernée, le lundi 19 mai, afin d’obtenir un rapport complet et que les deux enfants sont suivis par ses psychologues qui travaillent en collaboration avec ceux de la CDU.

Violée par son père

En termes de chiffres, 380 cas d’agressions sexuelles sur des mineurs (326 filles et 54 garçons de moins de 18 ans) ont été rapportés aux autorités en 2024 et plus d’une dizaine de cas rien que depuis janvier 2025, dont plusieurs cas d’inceste. Parmi, l’on retrouve le cas de cette adolescente de 16 ans qui a déclaré avoir été abusée, violée, séquestrée et battue par son père, un maçon de 48 ans. Désormais enceinte de deux mois, elle a fugué pour trouver refuge auprès de la famille de sa mère, décédée il y a environ deux ans, et elle est désormais suivie de près par la CDU. Son petit frère et sa sœur âgés de 11 et 14 ans (son père s’étant remarié) ont également été interrogés par les officiers qui voulaient s’assurer qu’ils n’aient pas eux aussi été victimes d’un quelconque abus.

Si lors de son audition avec des psychologues, le garçonnet a déclaré que ses deux sœurs n’avaient jamais été abusées par leur père, crucifiant la victime,sa sœur de 14 ans a elle aussi affirmé ne pas avoir été violée mais a cependant déclaré en créole être au courant que son aînée de deux ans et leur père avaient en effet des relations sexuelles. Face à ses troublantes révélations, les officiers de la CDU ont décidé de conduire l’adolescente de 14 ans à l’hôpital pour des tests approfondis afin d’être sûrs qu’elle n’avait pas, elle aussi, été abusée par le père.

Il s’agit d’une famille recomposée, dont le père aurait un penchant pour l’alcool. Lors de sa déposition à la police, la victime avait affirmé qu’elle s’était déjà confiée à sa sœur aînée qui est, elle, âgée de 24 ans et qui vit dans un autre village côtier du Sud, mais que cette dernière ne l’avait jamais crue. Selon nos informations, c’est cette même grande sœur qui s’occupe à présent des deux plus jeunes enfants car elle n’a pas voulu qu’ils soient placés dans un shelter.

D’après sa version des faits, suivant les dénonciations de la victime, celle-ci serait une adolescente à problèmes qui aurait déjà fuguée de la maison de leur père à plusieurs reprises dans le passé et qui leur aurait mené la vie dure. La jeune femme a aussi révélé que sa jeune sœur de 16 ans aurait eu plusieurs petits copains et qu’elle avait aussi déjà disparu pendant environ trois semaines avant que tout cela ne s’ébruite.

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