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Scandale du Rose-belle Sugar Estate

La FCC s’intéresse à six projets immobiliers

12 juin 2025, 13:52

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La FCC s’intéresse à six projets immobiliers

Le scandale autour du Rose-Belle Sugar Estate (RBSE) prend une tournure judiciaire. Le mardi 13 mai, le ministre de l’Agro-industrie avait révélé au Parlement une situation financière catastrophique, fruit, selon lui, de fraudes avérées, de mauvaise gestion chronique et de transactions douteuses. Une enquête a été sollicitée auprès de la Financial Crimes Commission (FCC). «Le RBSE s’est retrouvé progressivement dépossédé de ses terres les plus stratégiques et sans pouvoir décisionnel. Il ne s’agit plus seulement d’un échec économique, mais d’une série de fautes graves contre la gouvernance publique», a déclaré Arvin Boolell, ministre de l’Agro-industrie. Il a annoncé la mise en œuvre d’un audit qui sera transmis à la Financial Crimes Commission (FCC) pour enquête.

Il s’avère que les enquêteurs de la FCC se sont déjà saisis du dossier depuis deux semaines. Une enquête préliminaire a été ouverte, axée sur les conditions de vente de plusieurs terrains appartenant au RBSE. Pas moins de six projets immobiliers liés à ces transactions sont passés au crible. Les autorités examinent de manière approfondie les prix de cession – jugés largement sous-évalués – et cherchent à déterminer s’il y a eu gratification indue, abus de pouvoir ou faits de corruption, notamment en lien avec l’utilisation de sociétés-écrans ou d'intermédiaires liés à la direction du RBSE. Créé pour relancer le secteur agricole après la chute des cours mondiaux du sucre, le RBSE est aujourd’hui techniquement insolvable, avec Rs 1,2 milliard de dettes (environ EUR 24 millions). Les pertes annuelles dépasseraient Rs 70 millions malgré des injections publiques répétées.

Le constat présenté par le ministre est accablant : en dix ans, les terres cultivées sont passées de 6 100 à 1 200 arpents, tandis que les autres activités – élevage, maraîchage – ont été abandonnées. Pendant ce temps, les dépenses ont été multipliées par quatre, atteignant Rs 180 millions en 2024, malgré un effondrement des revenus. «Les salaires absorbent aujourd’hui plus de 80 % du chiffre d’affaires», a souligné Arvin Boolell.

Mais ce sont les pratiques révélées par les audits internes qui suscitent les plus vives inquiétudes. Le RBSE aurait, par exemple, acheté des engrais pour 3 000 arpents alors que seulement 1 200 étaient effectivement cultivés – un cas de surfacturation manifeste. Des ventes d’actifs sous-évaluées, des locations à prix bradés, et surtout des transactions avec des parties liées, c’est-à-dire des administrateurs ou des proches de la direction, sont également dénoncées. Des terrains ont été cédés à moitié prix – jusqu’à Rs 13 000 la toise, alors que la valeur réelle dépassait les Rs 25 000, selon les prix du marché. Certaines de ces parcelles incluent le siège social de l’entreprise, aujourd’hui transféré à une entité privée, le Gibraltar Group, dont la viabilité financière est elle-même contestée.

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